Hier soir Ludo m’a envoyé un message, avec Chab ils cherchaient un endroit où dormir, j’ai posé la question à mon auberge et il restait justement deux lits libres, dans le même dortoir que moi en plus, parfait, du coup ils me rejoignent.
En me réveillant je vois que j’ai un message du site Blablacar, c’est en cyrillique donc forcément je comprend rien, j’ai aussi un appel en absence d’un numéro russe. Bon, faisons les choses dans l’ordre, tout d’abord un café. Je traduis le message, ça dit que Vadim le conducteur a annulé ma réservation pour demain, merde. Je rappelle quand même le numéro qui a essayé de me joindre. C’est lui, je tente un « do you speak english ? » mais il me répond que non, qu’on devrait plutôt communiquer à l’écrit via WhatsApp. Je lui envoie donc un message, en fait il a annulé mais je peux quand même partir avec lui, je comprendrai pourquoi plus tard. Il me dit qu’il y aura deux argentins avec nous, qu’il doit discuter avec eux et qu’il me donnera le lieu du rendez-vous demain matin. Bon je suis rassuré il a l’air sympa et à priori j’ai un transport jusqu’à Kazan pour être au stade dans les temps.
Chab me rejoint dans la cuisine, et Ludo se lève, une douche et quelques cafés plus tard on décide d’aller visiter un peu Moscou ensemble. On prend le métro et on s’arrête à Lubyanka, à la sortie de cette station il y a une longue rue piétonne qui mène à la Place Rouge. Attachées en l’air il y a des milliers, voire des millions j’en sais rien, de petites leds, ça doit être magnifique la nuit.
On marche, il fait très beau une fois de plus, on arrive sur la Place Rouge, les bâtiments sont impressionnants, aussi bien le Kremlin que la Cathédrale Saint Basile, cependant ils ont installé un immense stand FIFA en plein milieu, ça gâche un peu le paysage c’est dommage. On se trouve un supermarché et on se fait un petit picnic dans le parc collé au Kremlin, on s’installe dans l’herbe (c’est interdit mais il y a plein de monde), on se pose, j’ouvre mon sandwich et l’arrosage automatique se mets en marche. A croire que c’était fait exprès, bon c’est pas très grave vu la chaleur ça fait plus de bien qu’autre chose.
On s’installe un peu plus loin et on tombe sur Alexandre, Marcus et Marc-Alexandre, décidément le monde est petit. On discute vite fait, c’est leur dernier jour à Moscou, forcément ils sont déçus de rentrer, je les comprends mais ils auront quand même bien profité de la Coupe du Monde et de la Russie. On se dit au revoir, et on se dirige vers la Ostankino Tower, la plus haute structure d’Europe, pour profiter d’un beau panorama (j’aime les panoramas, celui-ci est magnifique). 540 mètres quand même, elle sert de relais de télévision et de radio. Après un petit tour en métro puis en train aérien, on arrive sur place. En effet c’est très haut, c’est vraiment impressionnant d’en bas, d’en haut ça doit encore être encore autre chose, le viewing point est à 340 mètres du sol. Je ne suis jamais monté aussi haut de mémoire.
La sécurité est draconienne, scanner 3D, rayon X, double contrôle, ils ne rigolent pas. Après quelques péripéties, Chab qui n’a pas son FAN ID, mon ticket qui ne fonctionne pas, et plusieurs aller/retour jusqu’à la boutique de tickets, on finit par rentrer, je fais un tour pour jeter un coup d’oeil aux panneaux du rez-de-chaussé et quand la demoiselle appelle au micro je monte dans le premier ascenseur. Je pensais qu’ils étaient déjà dedans, en fait je les aperçois dehors, tant pis, on se rejoindra en haut … ou pas … Une voix annonce fièrement que les ascenseurs montent à 7m/s soit 25km/h. Les portes se referment, l’affichage digital écrit, 1 mètre, 2 mètres, et BAM! coupure de courant, plus rien, on est dans le noir. Merde fallait que ça m’arrive à moi, je ne suis pas claustrophobe mais on est quand même nombreux, et il fait vite super chaud. Ça dure bien 5 minutes, l’opératrice a beau appuyer sur les différents boutons rien ne se passe, et le téléphone de secours ne fonctionne pas … Bon, je prend mon mal en patience, je me dis qu’il est toujours mieux d’être bloqué à 2 mètres du sol qu’à 340, mais quand même. Une jeune femme russe se mets à chanter, ok pourquoi pas. Un autre homme commence à s’impatienter, il tape énergiquement sur la porte, elle finit par s’ouvrir, ouf un peu d’air frais, on peut communiquer avec les gens en bas de la tour. 5 minutes plus tard le courant revient, et on redescend. Que faire ? Je retente ma chance évidemment je ne suis pas venu jusqu’ici pour ne faire que ça. Le truc c’est que le second ascenseur est vite complet, je vais devoir reprendre le même, aller on y croit c’est pas grave.
Aucun soucis j’arrive en haut, la montée est vraiment rapide, et la sortie de l’ascenseur donne des vertiges, surtout qu’on tombe directement sur un sol vitré avec 340 mètres de vide, j’ai beau savoir que tout est sécurisé, c’est vraiment pas évident de marcher là dessus, surtout que je suis un peu sujet au vertige.
La vue est incroyable, le temps est dégagé on peut voir à 20km aux alentours. Moscou est entouré de forêt en fait, c’est vraiment beau. Un étage au dessus on peut sortir à l’air libre, il y a un vent de fou, et on peut sentir les mouvements de la tour. Un étage plus bas il y a un café panoramique, qui tourne autour de la structure principale. Les gars hésitent à s’installer avec moi, ils ont peur que je leur porte la poisse après le coup de l’ascenseur, mais finalement on se pose et on fait quasiment un tour complet.
Il commence à se faire un peu tard, on décide de retourner dans le centre pour voir Belgique – Angleterre et la Place Rouge de nuit. Le match n’étant pas formidable on va plutôt se balader dès la seconde mi-temps. Il y a énormément de monde, comme dans les autres villes de Russie c’est vraiment la fête à toute heure. De nuit c’est encore plus jolie, et cette rue piétonne avec toutes ces lumières c’est splendide. L’éclairage de la Cathédrale est lui aussi impressionnant, on fait quelques photos et on rentre à l’auberge. Ludo et Chab dorment en couchsurfing ce soir, ils prennent leurs sacs et on se donne rendez-vous à Kazan.
Vendredi 29 JUIN 2018 – Moscou -> Kazan ; 14h de voiture sans pouvoir fermer un œil !
Mon départ n’étant qu’à 18h j’en profite pour dormir un peu et me reposer, j’avais déjà payé ma nuit du vendredi dans cette auberge donc je reste ici jusqu’à 16h. A mon réveil j’ai un message de Vadim, il me donne rendez-vous un peu à l’extérieur de la ville, mais ça tombe bien c’est sur ma ligne de métro. Je prépare mon sac et c’est parti, je trouve l’endroit sans problème, c’est un petit hôtel où dorment les deux argentins. Vadim est bloqué dans les bouchons donc je les rencontre en premier, Facu habite en Allemagne et Danilo lui vient de Cordoba.
Ils me disent qu’en fait on va être cinq dans la voiture, qu’il y a une jeune fille russe avec nous, voilà pourquoi il m’avait annulé sur Blablacar, il ne pouvait accepter que 3 passagers … c’est pas grave mon but c’est d’arriver à Kazan avant le coup d’envoi.
Vadim arrive, il est super sympa, et finalement il parle un peu anglais. Lui et les deux argentins vont dormir dans le même hôtel à Kazan, il voulait aller voir le match mais n’a pas trouvé de billets à un prix raisonnable. Au premier arrêt à la sortie de la ville, à la station essence, il nous demande de le payer, il fait le plein et revient avec cinq glaces ! C’est parfait car il commençait déjà à faire super chaud dans cette voiture. On discute de tout et de rien, comme si on se connaissait depuis très longtemps, heureusement d’ailleurs car la sortie de Moscou est un enfer, on mettra plus de 2h pour faire une vingtaine de kilomètres … On se fait un petit arrêt au Macdo, et on repart. Je comprends très vite qu’installé comme ça je ne pourrais pas dormir cette nuit, tant pis on fera avec.
La conduite en Russie c’est particulier, quand il en a marre d’attendre dans les bouchons, Vadim sort à droite de la bande d’arrêt d’urgence (qui est bouchée elle aussi évidemment) pour doubler tout le monde dans la terre. C’est efficace mais impensable ailleurs, ce qui me rassure c’est qu’il est loin d’être le seul à faire ça.
Après 14h de route, quelques arrêts, de la musique techno russe, un magnifique coucher puis lever de soleil (à 3/4 heures de décalage, ici il ne se couche pas à l’ouest pour se lever à l’est, à cette période il fait les deux au nord) , on se rapproche de Kazan, je reconnais la route, on est passé par là quand on a loué une voiture avec les australiens. Il est presque 8h du matin, Vadim me dépose gentiment à mon auberge, on se dit qu’on va essayer de se voir plus tard pour boire un verre, pour célébrer la victoire des uns et pleurer la défaite des autres, peu importe dans quel sens. Évidemment il est trop tôt pour que je puisse faire le check-in. Je pose mon sac et vais chercher un endroit où manger et boire un café, le match est dans 8h et je ne vois pas comment je vais pouvoir me reposer, tant pis je dormirai quand je serai vieux !
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